Passionnée par les faits divers et par l’étude des criminels, cet essai de quatre-cent-seize pages, publié pour la première fois en 2008, ne put que me donner l’envie de m’y frotter. De plus, son auteure est une femme que j’admire beaucoup !

Je m’attendis à un ouvrage à caractère plus « scientifique », et son titre ne révéla son mystère qu’au cours de ma lecture. Le plaisir de la découverte fut un peu gâché par le manque de « scoop » car je connus bien la plupart des faits divers français qu’elle relata. Ce qui me gêna également, fut qu’elle traita longuement des cas des mêmes tueurs nationaux (peut-être parce qu’elle travailla et/ou se préoccupa mieux de ces dossiers là ?).
Le plus intéressant, sans toutefois tout vous révéler, fut son point de vue sur les experts-psychiatres, sur l’état financier, technique et administratif de la Justice hexagonale, sur la « considération » envers les victimes de la part de cette institution et sur l’analyse comportementale (le célèbre profiling), qui se distingua du discours tint par la majorité des médias et des spécialistes (à travers les livres, les émissions de tv, etc…).
Je fus agréablement surprise en découvrant son opinion sur le tueur en série italien Roberto Succo, qui sévit en France, en Italie et en Suisse : elle se questionna, tout comme moi qui analysa cet homme bien que ce ne fut pas mon métier, sur le fait qu’il fut sans doute plus psychopathe que psychotique (alors que les médecins qui l’examinèrent avant sa cavale sanglante diagnostiquèrent une schizophrénie paranoïde ; et ils ne soignèrent évidemment pas un patient jugé totalement irrationnel comme ils eurent traité un sociopathe). Cela peut sembler stupide, voire prétentieux, mais il me fut rassurant de constater qu’une professionnelle partagea mon sentiment ; particulièrement sur un sujet aussi sérieux.
L’avocate pointa du doigts les gens comme moi, friands de reportages télévisés sur les enquêtes criminelles, qui n’ont pas conscience du mal causé aux victimes en alimentant l’audience, car leurs bourreaux sont en quelque sorte glorifiés par les (trop) nombreuses émissions qui leur sont régulièrement consacrées. A bon entendeur…
