« Autant en emporte…les citations »

J’ai lu pour la première fois ce grand roman historique dans cette édition ; il me semble qu’elle date de la décennie 1960.

Elle n’avait jamais eu aucune amie et cela ne lui avait jamais manqué. Pour elle, toutes les femmes, y compris ses deux sœurs, étaient des ennemies naturelles lancées à la poursuite de la même proie, l’homme.

Je vous aimais, mais je ne voulais pas que vous le sachiez. Vous êtes si dure avec ceux qui vous aiment, Scarlett. Vous prenez leur amour et vous le brandissez comme un fouet au-dessus de leur tête ».

Scarlett, gardez toujours quelque chose à craindre, exactement comme vous gardez quelque chose à aimer… »

J’ai tant de peine à maintenir mon bateau à flot que je n’ai pas hésité à lancer par-dessus bord tout ce qui me gênait et ne me paraissait pas indispensable. »

Fierté, honneur, vertu, franchise, bonté, énuméra Rhett d’une voix mielleuse. Oui, vous avez eu raison, Scarlett, toutes ces choses-là ne comptent pas lorsqu’un bateau est sur le point de sombrer. Pourtant, regardez vos amis. Ou bien ils abordent en lieu sûr avec une cargaison intacte, ou bien ils coulent en mer, toutes bannières déployées. »

Ashley se mouvait dans un monde intérieur plus beau que la Géorgie et retrouvait la réalité de mauvaise grâce. Il regardait les gens en spectateur, sans les aimer ou les prendre en aversion. Il regardait la vie sans enthousiasme ou sans tristesse. Il prenait l’univers et la place qu’il y tenait pour ce qu’ils étaient et, haussant les épaules, il revenait à sa musique, à ses livres et à un monde meilleur.

A quoi me servirait d’être bonne, maintenant ? Quelle valeur a la gentillesse ? »

… Scarlett, avant la guerre, la vie était magnifique. Elle avait un charme, une perfection, une plénitude et une symétrie qui l’apparentaient à l’art grec… »

Scarlett savait bien qu’elle aussi avait changé, mais elle n’avait pas changé dans le même sens qu’eux et cela l’intriguait. Elle les observait de sa place et elle se sentait aussi dépaysée, aussi seule que si elle était venue d’un autre continent et qu’elle n’eût point compris leur langue…

Il n’y avait personne pour dire à Scarlett que sa personnalité, tout inquiétante qu’elle fût par son débordement de vie, était bien plus séduisante que tous les déguisements qu’elle pourrait revêtir. Si on le lui avait dit, elle en eût été ravie, mais elle n’en aurait rien cru. Et le monde civilisé auquel elle appartenait serait resté sceptique lui aussi, car jamais avant ou depuis on n’avait attaché si peu de prix au naturel chez la femme.

Je publierai bientôt ma critique du livre d’un auteur français qui nous fait partager mille anecdotes sur le tournage de l’adaptation cinématographique – je vous conseille autant cette dernière que le roman de Margaret Mitchell !

Une photo du tournage. 1939

Quelles sont vos citations préférées ? Appréciez-vous cette histoire ? cette période historique ?

8 réflexions au sujet de “« Autant en emporte…les citations »”

  1. Je préfère ne pas m’engager sur l' »appréciation » de cette période historique ni sur ce que véhicule cette histoire romanesque, ne parlons même pas du film…. Dans les années 60, écrivaient et publiaient également Isaac Azimov, Ray Bradbury, John Steinbek, Aldous Huxley, Timothy Leary, Arthur Miller, Anaïs Nin, Jack KerouacWilliam Burroughs, George Orwell, Charles Bukowski, etc….

    J’aime

    1. Le roman et le film sont sortis durant les années 1930 ; et ce n’est pas la peine de me rémunérer la liste des auteurs que je devrais soi-disant lire. Chacun son avis, mais cette histoire symbolise à mes yeux la lutte pour la survie et non pas l’apologie de l’esclavage (j’écris bien « à mes yeux ») ; je suis également passionnée par la Seconde Guerre mondiale, et très loin d’aduler le Nazisme. Bien que je n’ai pas à me justifier, Margaret Mitchell a -heureusement- évolué en vieillissant sur la question du racisme.

      Aimé par 2 personnes

      1. Je ne pensais pas vous déranger-importuner autant en évoquant tout ce qui a pu être écrit par des auteurs ayant vécu et écrit durant cette même période…. C’est juste que ce que véhicule cette histoire au prétexte de grands sentiments me révulse… Il s’agit quand même d’une exacerbation du sexisme, du racisme, de la xénophobie, du masculinisme, le tout porté au paroxysme…., et par le roman, et par Holywood…. Et ce n’est pas comme si j’étais le seul à penser différemment…..: https://www.radiofrance.fr/franceinter/autant-en-emporte-le-vent-recit-raciste-problematique-ou-saga-au-souffle-romanesque-8154512 Mais je n’ai pas besoin d’étayer et de justifier ma pensée, je ne suis ni critique litéraire ni critique cinématographique, loin s’en faut….., mais j’ai lu et me suis fait mon idée….
        Mais merci de proposer ces échanges en affirmant vos ressentis et en les exprimant,

        Aimé par 1 personne

      2. C’est votre manière de vous adresser à moi que j’ai trouvé condescendante, et non pas l’énumération d’écrivains cultes. Selon moi, Scarlett est un personnage ambivalent : féministe par certains aspects, mais faisant souvent preuve d’un cruel manque de sororité. Je connais les critiques négatives concernant cette œuvre depuis longtemps, et suis d’accord avec la majorité d’entre elles : le racisme, le viol que Rhett fait subir à sa femme, etc… Néanmoins, je n’ai pas envie de lire et de voir des œuvres « aseptisées » en permanence. Critiquer, échanger, débattre, que ce soit avec des gens compétents ou néophytes, totalement d’accord, mais recevoir des leçons de morale, non.

        Aimé par 1 personne

  2. Bien sûr que j’aime beaucoup cette fresque romanesque ! Scarlett O’ Hara est une héroïne aussi peste et antipathique qu’attachante (car on la voit grandir, prendre conscience de ses erreurs, et finalement elle n’a que 16 ans au début de l’intrigue). Elle est en tout cas inoubliable. Rhett Butler représenterait aujourd’hui l’horrible macho de base (😅). Mais adolescente (quand j’ai découvert l’intrigue) je rêvais de rencontrer un homme aussi protecteur et « mâle » que lui.
    J’en ai longtemps voulu à l’autrice de nous servir un tel final… mais ça ne pouvait sans doute pas être autrement. Je compte d’ailleurs relire le livre bientôt. Quant au film, j’aime son atmosphère hollywoodienne ainsi que le jeu des acteurs.
    Bises à toi et merci pour ton article !

    Aimé par 1 personne

    1. J’avais douze ans la première fois que je l’ai découverte – en livre et en K7 vidéo- et la fin ne m’a jamais traumatisée car je me souviens avoir alors pensé : « Scarlett est si tenace qu’elle finira bien par le reconquérir ». Dans le roman, le comportement de Rhett envers elle m’a mis en colère, et ce à plusieurs reprises : ses piques incessantes, sa jalousie envers Ashley, quand il emmène Bonnie loin d’elle….horrible ! Mais, oui, ce sont des anti-héros inoubliables et formidables. Merci à toi d’avoir commenté. Bisous romanesques !

      J’aime

Laisser un commentaire