Est-ce vraiment « La véritable histoire du Dahlia noir » ? Par qui l’Américaine a t-elle été tuée ? Nul ne le saura (sans doute) jamais, mais ne vous arrêtez pas à ce sous-titre « prétentieux ».
La fleur en question se nommait Elizabeth Short, et sa vie fut effectivement bien courte – Short en anglais – car la jeune femme a été retrouvée assassinée et atrocement mutilée à l’âge de 22 ans, en 1947. Les conditions de sa mort, sa beauté physique, et bien évidemment les médias américains ont rendu célèbre celle qui avait aménagé à Los Angeles dans le but de devenir actrice peu de temps avant son horrible fin…
J’ai adoré en apprendre plus sur la vie et la personnalité de cette grande rêveuse, ainsi que de prendre connaissance des théories élaborées par les Français Run et Florent Maudoux, qui ont réalisé un formidable travail de recherche !! Et moi qui pensait quasiment « tout savoir » sur cette affaire criminelle…
Les planches sont belles, et Dieu merci, ses auteurs ont eu l’excellent goût de respecter la mémoire de leur héroïne : ni scènes de tortures ni dessins de son cadavre (à l’exception de son visage représenté sur une vignette) ! Je garde aussi un excellent souvenir de la description des mœurs de cette époque – saviez-vous que les gens pauvres comblaient les trous causés par des caries avec de la cire de bougie ?
Édité en 2022, le livre est aussi disponible en noir & blanc, et nous plonge dans cette Californie qui se remet doucement de la Seconde Guerre mondiale, en compagnie d’une jeune femme attachante décrite à la fois comme mythomane et très naïve, et qui a sans doute payée au prix fort de mauvaises fréquentations. Le genre humain n’en ressort pas glorifié, loin de là, et je suis consternée par les problèmes relationnelles que Beth a rencontrés tout au long de sa vie…ce qui est le lot de beaucoup d’entre nous, malheureusement.
Avez-vous regardé le film de Brian de Palma, adapté du roman de James Ellroy ? Oui, en ce qui me concerne, et je ne l’ai pas aimé – tout comme le bouquin en question d’ailleurs ! Toutefois, je garde une pensée très émue de la prestation de Mia Kirshner dans le rôle du Dahlia : elle aurait mérité un prix pour son jeu !
Seule la véritable Elizabeth connait la vérité, et je n’aime pas parler à la place d’autrui, mais il semble que les bédéistes lui ont rendu un bel hommage en lui donnant enfin la place qu’elle mérite : celle d’être humain, avec ses qualités et ses défauts.
Le Stylo sous la Gorge 